Kungfu Nomade : Ralentir

Kungfu Nomade : Ralentir

Ralentir

Va doucement je suis pressé.

Ralentir, ou plutôt rentrer dans le temps. S’accorder avec lui pour rester maitre de soi même.

Chaque jour a et aura à jamais le même nombre de minutes, par ce que notre société en à décider ainsi. Le temps qui avance n’est que mouvement et il nous est propre d’en ressentir son rythme.

Ralentir c’est avant tout observer les mouvements, les changements, s’observer soi-même et essayer de tout accorder. Sans résistance, sans pression.

La société d’aujourd’hui bouge à un rythme effréné, bien plus rapidement qu’il y a quelques centaines ou même dizaine d'années.

Les véhicules vont vites, les ascenseurs et portes automatiques, internet, la communication, les échanges, les relations amicales, amoureuses, la transmission d’informations, d’idées. Tout va bien plus vite que notre propre besoin, que notre capacité, que notre tolérance.

Ce monde se force à nous mais nous sommes les seuls maitres de notre conscience et nous avons le pouvoir de faire le choix permanent de ralentir et de se simplifier la vie

Imaginer que vous êtes un violon au milieu d’un orchestre. Le temps qui passe est une symphonie qui durera toute votre vie. Guidée, soutenue par un chef d’orchestre qui ne peux pas vous contrôler comme il ne peut contrôler aucun autre instrument autour de vous.

Le morceau se joue avec ou sans vous, mais il ne sera que plus beau si vous y ajouter votre partition.

Maintenant, jouer n’est pas tout, il faut que votre instrument soit accordé, que vous écoutiez les autres pour être suffisamment entendu, au bons moments.

Si vous jouer trop vite, le morceau sonnera faux, si vous jouer trop lentement il sera plus difficile de rattraper le groupe mais toujours faisable.

Simplement observer, respirer, ressentir puis agir. 

Le corps en premier à son propre rythme. Son énergie circule tout au long de la journée. En s’observant et en se testant, il est possible de comprendre ce que son corps demande, ce dont il a besoin, ce dont il est capable.

Certains moments sont propices à l’exercice physique, d’autres à l’étude, d’autres au repas ou encore, au repos.

Il n’est pas impossible ou interdit de dormir la journée ou de manger à une heure ou l’énergie n’est pas en train de passer dans l’estomac, il faut simplement écouter son corps et s’accorder à lui.

Lors d’un effort physique ralentir permet de comprendre quelle partie du corps est sollicité, savoir se détendre entre deux mouvements et se recharger pour l’effort suivant.

Travailler l’explosivité musculaire est bénéfique pour développer le corps d’une nouvelles manières, pour apprendre à gérer ses dépenses énergétiques dans des situations fortes en intensité.

Inversement l’effort physique lent et très contrôlé est dans le développement physique encore plus bénéfique. Travailler lentement permet d’accorder sa respiration à sa gestuelle sans y ajouter de tension supplémentaire. Cela permet de travailler chaque outil impliqué, du plus interne, les os, les ligaments par exemples et en soutiens les plus externes, les muscles et tendons. Travailler lentement permet de maximiser son développement physique en assurant une forme parfaite du mouvement, un contrôle complet et une utilisation optimale du corps dans son entièreté. Au lieu d’isolé un membre, vous vous permettez d’être détendu dans l’effort et de connecter le corps tout entier.

Ralentir c’est créer le vide nécessaire au plein qui suivra. C’est retrouver l’unité.

Le corps est un outil complexe, et il faut s'assurer qu'il soit prêt pour chacune de ses tâches.. Se mettre trop vite à la tâche peux comporter des risques, les articulations ou les muscles par exemple ne sont pas assez chaud et des tensions peuvent très vite apparaître.

Si vous voulez faire un sprint, commencer par trottiner. Si vous imaginer une seconde votre corps comme une voiture, que ce soit pour une course ou pour un long voyage, il faut faire tourner le moteur d’abord. En accélérant il faut passer les vitesses, dans l’ordre. 40 km/h en 5ᵉ le moteur est en sous régime, à 120 km/h en 2ᵉ il est en sur-régime et il ne tiendra pas longtemps avant de tomber en panne.

Ralentir c’est aussi se concentrer sur la tâche en cours, pour ne pas arriver trop vite sur un virage et ainsi éviter d’atterrir dans le décor. 

Il est excellent de vouloir dépasser ses limites, mais il faut dans un premier temps les connaître et être dans de bonne condition pour se surpasser. C’est dans le cas contraire que les crampes ou les blessures surviennent.

Le but étant toujours d’éviter la souffrance et de se dépasser.

Ralentir son cœur, cela aussi relève de l’entraînement.

Non pas simplement pour ne pas risquer d’être à bout de souffle, pour également être capable de réagir de manière approprié aux événements que la journée nous réserve.

Les émotions fusent tout au long de la journée, on lit une phrase, on nous fait une remarque, on voit une personne ou on pense à une autre. Le cœur s’emballe et si l’on ne prend pas le temps de le ralentir, de respirer et comprendre ce que l’on ressent, il n’est pas certain que nos réactions soit les bonnes.

Et facilement, la frustration augmente, ou la colère, avec pour conséquences plus de souffrance et de tensions. Ralentir  permet d’accueillir ses émotions et de garder son calme intérieur.

C’est peux-être du côté de l’esprit que ralentir est le plus important. Là-haut, chaque seconde, des centaines de pensées se bousculent. Rapidement elles prennent toute notre attention, comme de belles distractions qui nous éloignent de l’instant, de notre corps, de notre cœur.

Ralentir c’est poser ses pensées, les laisser venir et repartir.

Savoir les comprendre et leur donner l’attention et l’importance qu’elles méritent. Savoir remettre à plus tard cette analyse si besoin. Savoir trouver le meilleur moment pour s’en occuper afin qu’elles ne prennent jamais le contrôle.

Au quotidien c’est prendre le temps de faire les choses. Se regarder faire pour s’assurer que l’on fait au mieux.

C’est manger doucement pour récupérer le maximum d’énergie et ne pas avoir une digestion trop lourde, dormir suffisamment pour se régénérer au maximum, boire doucement pour ne pas avaler de travers et apprécier les bien fait de l’eau sur son organisme.

C’est respirer profondément lorsqu’une émotion forte nous frappe pour la reconnaître et savoir quoi en faire et comment s’en servir.

Respirer lentement et profondément pour se calmer .

C’est réfléchir avant de parler et parler lentement sans laisser les pensées s’immiscer dans le fil de vos actions.

La posture qui vous convient pour être détendu, une respiration calme et consciente, un but et une direction à suivre pour l’atteindre. Et le rythme qui vous accompagnera vous et peut-être vous seul. Ne pas le perdre, savoir trouver le bon timing pour surfer sur la vague du changement qui glisse en permanence dans l’océan de la vie.

En perdant le rythme ou en ne le contrôlent pas, une quantité énorme et non négligeable d’énergie est perdu.

A long termes, Le corps se fatigue plus vite et se régénère moins vite, des tensions sont créées. Les émotions s’accumulent et prennent de plus en plus de place, elles deviennent de plus en plus difficile à gérer et se mettent à nous coûter du temps, notre patience, à nous alourdir et donc nous freiner. Plus il y a d’émotions négatives moins il est possible de trouver l’équilibre et le calme. Dans ces conditions ressentir du bien être tout comme faire les bon choix devient extrêmement difficile.

Les idées et les pensées également se bousculent et si l’on ne ralentit pas, les obstacles nous apparaîtront comme des problèmes. Ralentir peut permettre de leur trouver des solutions, d’y voir plus clair et de ne pas s’accabler d’inquiétude, d’angoisse ou de stress inutile.

Il devient plus simple de transformer ses pensées, ses émotions. La frustration peut par exemple se transformer en challenge. La colère en détermination.

Et au lieu de perdre de l’énergie on en gagne, on en créer on utilise celle qu’on a pour soi-même donc on ne la perd pas elle est simplement transformée.

Ralentir ne signifie pas rester sans bouger et espérer que le temps passe tout seul, que les pensées arrêtent de s’accumuler, que la rancœur ou l’angoisse disparaisse d’elle-même.

Rien faire ne mène à rien, le mouvement doit être permanent comme il l’est dans la nature.

Alors quitte a ne vouloir rien faire pour que les tensions, les mauvais sentiments ou les mauvaises pensées partent, rester immobile mais droit, sommet du crâne tirer vers le ciel et déplacer votre respiration et votre conscience à l’intérieur, souriez et laissez votre propre énergie vous soigner.     

Mais tout ne se passe pas uniquement à l’intérieur. Ralentir c’est aussi reconnaître et utiliser les éléments du monde extérieur pour se recharger soi, pour gagner de l’énergie d’une autre source qui nous nourrira nous par simple transfert.

Écouter de la musique et rentrer dans son rythme pour s’y accorder et recaler le sien.

Lire un livre et s’y engouffrer pour que ses mots résonnent en nous. Cuisiner, dessiner, jouer d’un instrument, chanter, créer, prendre le temps de faire, de faire de son mieux et se connecter à cette actes.

Écrire ses idées, ses sentiments pour mieux les comprendre et ainsi s’en détacher non pas pour arrêter de les ressentir, mais pour qu’ils ne nous affectent pas si l’on n’en a pas consciemment envie.

Prendre  conscience de nos souffrances quelle qu’elles soient est la première étape vers leur disparition et notre bien être quotidien.

Rien n’est jamais trop important. Excepté notre bien être. Ralentissez et prenez le temps d’y penser.

posté par Mathias le 09 October 2023 - 01h26

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